Les Effets et les causes, histoire lamentable échafaudée sur une queue de billard
Un écrivain excessivement chevelu a divisé ses lecteurs en deux classes: ceux qui ne se lavent pas les mains, et ceux qui se les lavent.
Pour nous qui aimons à croire que tous nos lecteurs se lavent parfaitementles mains, et plutôt deux fois qu’une, nous les diviserons de la manière suivante: ceux qui jouent au billard, et
ceux qui n’y jouent pas, — les initiés et les profanes.
Les profanes ne manqueront pas de nous accuser d’avoir pris à certain académicien le titre d’une :de ses comédies les plus spirituelles. Nous ne nous amuserons pas à réfuter une telle accusation par des argumens hors de leur portée: une seule- séance à l’estaminet leur en apprendra plus que de longues pages qui traiteraient de ce sujet.
D’ailleurs nous n’écrivons pas précisément pour les profanes, et, afin d’éviter toute récrimination, nous leur dirons qu’il sera peut-être prudent à eux de laisser là, dès à présent, cette très-véridique histoire, car nous prévoyons qu’elle contiendra plus d’un chapitre dont l’esprit et la lettre Jour paraîtront tout aussi hiéroglyphiques que le fameux cartouche de Champollion.